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PECHE AU COUP

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Le matériel  Les esches   Le choix d'un coup  L'amorce  -  Recettes d'amorces

LA PECHE AU COUP ( PECHE TRADITIONNELLE)

       Elle est la pêche ancestrale par excellence, l'enfance de la pêche... et la pêche de l'enfance ; celle par laquelle devraient commencer tous les pêcheurs, car elle constitue la meilleure école qui soit pour toutes les autres, et celle à laquelle devraient revenir de temps à autre les spécialistes des disciplines dites sportives !
L'enfance est la période privilégiée pour l'apprentissage de la pêche. A cet âge, l'attirance innée pour l'eau se transforme vite en passion de toute une vie. Ceci dit rentrons dans le vif du sujet .

 La multiplicité des espèces de poissons aussi différents dans leurs comportements et morphologiquement que la carpe, le goujon ou le gardon, fait que leur pêche est en quelque sorte un condensé de toutes les autres, avec les mêmes difficultés, les mêmes finesses.
La pêche suppose, pour être correctement maîtrisée, de bonnes facultés

    • d'observation et de compréhension des phénomènes naturels pour le repérage des meilleurs postes ;
    • d'analyse et d'adaptation pour déjouer la méfiance naturelle du poisson et son accoutumance aux esches ;
    • de persévérance, bien sûr, pour attendre sans impatience le fameux "chant du moulinet" (souvent       remplacé désormais par des sonorités "électroniques" ) ;
    • et de maîtrise pour mener à bien une lutte toujours longue, palpitante et incertaine, comme peuvent l'être       certains combats avec d'autres grands lutteurs de nos eaux douces tels que le brochet ou le sandre...

       De même, n'aurait pas de souci à se faire le pêcheur qui, maîtrisant parfaitement des techniques telles que l'ablette à la pâte, le gardon "à la graine" ou "à l'anglaise "en eau courante, désirerait s'initier à la pêche des carnassiers au poisson mort manié par exemple.
      Malgré des différences apparemment très grandes ces modes de pêche réclament de nombreuses qualités communes un bon sens de l'eau, une maîtrise parfaite de la ligne dans le vent et/ou le courant, une bonne capacité de concentration, d'excellents réflexes... Toutes les difficultés ne seraient sans doute pas résolues pour autant, mais la pratique aide à les surmonter.

     Et puis, les poissons blancs ( ablettes, vandoises, garons etc…..) compensent cette relative "faiblesse" par des densités de population très élevées qui permettent aux jeunes pêcheurs de se faire la main et de satisfaire leur besoin de capture ; cela, l'âme bien en paix depuis que la bonne habitude a été prise et transmise de remettre à l'eau les poissons non destinés à la consommation personnelle.

    Certes on ne peut pas passer sous silence l'aspect gastronomique des poissons " blancs" . Il est indéniable que la chair des ces poissons n'a pas la finesse de celle des carnassiers, salmonidés ou autres poissons de mer.

     Cela dit, une belle friture bien croustillante d'ablettes, de goujons ou de gardons pêchés en eau claire, ou une belle carpe au four correctement apprêtée et arrosée avec l'un ou l'autre de ces bons crus ( selon le lieu de pêche), voilà des plats qui ne laissent pas indifférent !

Pour pratiquer une bonne partie de pêche et s'assurer d'une belle friture, il est bon de connaître :

  1. - Le Matériel à utiliser selon le poisson recherché
  2. - Le Choix d'un coup et des esches
  3. - Le Type d'amorce à utiliser et l'amorçage

Veuillez cliquer sur l'un des liens ci-dessus si vous êtes débutant ou passer directement aux différents poissons listés sur la gauche de cette page

S'il est une pêche passionnante, c'est bien la pêche au coup

Toutes les espèces de poissons que j’ai eu l’occasion de prendre dans le département du Haut-Rhin sont répertoriées dans la boîte « pêche en Alsace »

1-  Le Matériel à utiliser selon le poisson recherché

LES CANNES

Il s'agit d'un élément essentiel de l'équipement qui demande à être choisi avec soin en fonction des différentes pêches pratiquées ; mais devant la diversité des modèles proposés par le commerce de détail, ce choix se révèle parfois difficile. Pour y voir plus clair, reprenons chacune des caractéristiques d'une canne.
Le matériel de pêche a bénéficié ces dernières années de la mise au point de nouveaux matériaux tels que les fibres de carbone, de Kevlar ou de bore qui autorisent la fabrication de cannes de plus en plus longues mais néanmoins rigides

La longueur :

Il existe des modèles variant entre 2 et 10 m ou plus, mais dans la pratique deux cannes sont amplement suffisantes : une de 3 à 3,50 m pour les pêches de bordure et une autre de 6 à 7 m qui permettra d'ailleurs, en jouant sur le nombre des éléments utilisés, de pêcher à toutes les distances intermédiaires.

Les matériaux constitutifs :

Désormais, toutes les cannes sont fabriquées en matériaux synthétiques (fibres et résines) qui, d'une part, ne nécessitent aucun entretien particulier, et, d'autre part, autorisent toutes les actions possibles : lente, rapide ou rigide. Chaque matériau a ses avantages et ses inconvénients mais, concrètement, pour les cannes courtes, la fibre de verre convient très bien, alors que pour pêcher à plus de 6 ou 7 m, le Kevlar reste sans rival pour sa légèreté et sa rigidité.

La conception générale :

Les cannes peuvent être télescopiques ou à emmanchement. Le système télescopique permet un montage et un démontage très rapides alors que le système à emmanchement offre à la fois une plus grande rigidité dans les grandes longueurs et, surtout, la possibilité de raccourcir ou de rallonger la canne en action de pêche, donc d'utiliser des lignes à bannières courtes qui favorisent la précision. Lorsqu'un poisson est ferré, il suffit de déboîter un ou plusieurs brins pour le sortir de l'eau ou l'épuiser sans difficulté.

La conception du scion :

Ce dernier peut être droit et fin, au raide avec crosse roubaisienne et clastique amortisseur, ou mixte. Le choix est plus une affaire personnelle crue d'efficacité, du moins pour la pêche courante, car chaque système a ses avantages et ses inconvénients (voir tableau).
Il peut être intéressant aussi d'utiliser un petit moulinet. Par exemple pour allonger le coulées en rivière au pour pêcher en eau profonde en bateau (en grand lac notamment avec un flotteur coulissant, ce qui dispense d'utiliser des grandes cannes encombrantes. Sans compter l'avantage de pouvoir disposer d'une bonne réserve de fil face à un adversaire un peu coriace ! Dans ce cas: la canne sera soit à anneaux extérieurs, soit à "fil intérieur" comme pour la pêche à rôder.
Le système de scion à crosse roubaisienne et à élastique intérieur est un bon compromis entre la nécessité d'éviter la fameuse prise en bout et un bon contrôle de la ligne.

Lorsque les conditions l'imposent, la pêche au coup peut se pratiquer à l'aide d'un matériel réduit à sa plus simple expression.

UNE ASTUCE À CONNAÎTRE

Pour éviter de perdre bêtement un élément de canne à emmanchement qui tomberait malencontreusement à l'eau, enfoncer un morceau de polystyrène dans les parties mâles des éléments, ainsi ils ne risqueront plus de couler et on pourra les récupérer facilement.

Avantages et inconvénients des différents types de scions - Choix des diamètres de fils de nylon selon les genres de pêche et les poissons espérés

                                          Cliquez sur le lien suivant :   icone-pdf_9.png                            

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2- LES ESCHES ET LE CHOIX D'UN COUP

Il est hors de question de passer en revue les dizaines d'esches animales et végétales utilisables pour la pêche au coup mais juste citer les plus courantes d'une jolie palette d'esches couramment utilisées par les pêcheurs au coup : vers de vase, vers de terreau, pâte molle, pain frais, maïs, pomme de terre en petits cubes, asticots et x lises.

Esches animales

Le ver de vase :

il est de toute première valeur pour la pêche au coup car tous les cyprins l'apprécient. Cette larve du chironome (moustique non piquant), d'une belle couleur rubis, vit dans la vase des mares non polluées , des abreuvoirs à bovins formés dans les ruisseaux traversant les prés ,et se récolte comme le fouillis, avec un matériel sensiblement identique (l'utilisation d'un tamis de maçon à mailles fines permet de cribler la couche superficielle de vase dans laquelle se trouvent les vers)
. Il est possible de le conserver plusieurs jours au frais (dans une cave... ou le bas du réfrigérateur familial ,si madame n'y voit pas trop d'inconvénients ) dans des feuilles de papier journal humidifiées ou, mieux, dans une boîte en bois garnie de mousse lavée et humide.

Le ver de vase est une esche très fragile qui doit être piquée sur hameçon fin de fer n° 18 ou 22,sans ardillon, faute de quoi il se vide de son contenu et perd toute son efficacité.

L'asticot :

esche de base par excellence intéressant tous les poissons du plus petit au plus gros, l'asticot a longtemps été des spécialistes français qui lui préf "vaseux" ou les esches végétales. Mais les Anglais, pour ne citer qu'eux, ont su tirer toute la valeur de cette esche, e lier pour le beau poisson. A

toutefois que les larves soient de boy té, c'est à dire fraîches et donc tend asticots conservés trop longtemps c et voient leur efficacité diminuer c blement. C'est pourquoi beaucoup cheurs les élèvent eux mêmes, du m qui disposent d'un abri de jardin suff
éloigné des habitations ! On distingue de nombreuses espèces d'asticots mais trois seulement sont commercialisées couramment

les pinkies :

Issus d'une petite mouche verte pondant au soleil ; les larves sont relativement petites et très remuantes et servent essentiellement à l'amorçage;

le gozzer :

larve d'une mouche bleue sombre qui ne pond, elle, que dans l'obscurité ; cet asticot est plus gros que le pinkie et surtout plus mou et plus tendre ; il sert d'esche lorsqu'on amorce aux pinkies, de la même façon que l'on pêche au ver de vase avec amorçage au fouillis (eschage sur hameçon n° 16 à 20) ;

les x lises (pifises, fifises, tifises...), qui ne sont que des appellations commerciales de petites larves assez dures, généralement teintées de rouge, et qui servent surtout à la pêche de 1a friture (à présenter sur hameçon n° 20 ou 22).

A noter qu'on réalise parfois des bourriches sensationnelles, tant en eau calme qu'en eau courante, en amorçant aux pinkies pures en rappel (une bonne pincée toutes les minutes ou toutes les coulées) pendant toute la durée de la partie de pêche et en eschant avec des gozzers. Il y a d'ailleurs longtemps que les pêcheurs "à l'anglaise" connaissent l'efficacité de la méthode, mais elle est tout aussi valable en pêche classique.

Le ver de terreau :

utilisé depuis toujours pour la pêche de la truite ou en plombée, le ver de terreau est en revanche pratiquement ignoré du pêcheur à la coulée. Il est pourtant bien utile de l'avoir parfois "dans la musette" car il peut sauver la mise avec de gros poissons récalcitrants. Et le tout petit terreau de la grosseur d'un ver de vase se montre souvent d'une efficacité redoutable en eau un peu trouble.


LES PANACHÉS

Curieusement, on peut souvent remarquer que les gros poissons s'intéressent davantage à la réunion de deux esches différentes sur l'hameçon qu'à ces mêmes esches employées seules. Les panachages les plus courants sont:
ver de vase + Mystic rouge
asticot + Mystic rouge ou ver de vase + asticot
petit ver de terreau + asticot


Esches végétales

Le chènevis : cette graine du chanvre semble avoir un peu perdu de la réputation qui était la sienne auprès des pêcheurs et l'on ne voit plus guère aujourd'hui de ces spécialistes quasi inconditionnels de "la graine". Dommage, car le chènevis constitue une esche exceptionnelle pour le gardon et sa pêche est particulièrement amusante. Elle demande seulement un petit amorçage d'accoutumance pour être pleinement efficace.

Les graines doivent être mises à tremper toute une bonne journée avant d'être cuite à feu doux jusqu'à ce que les germes soient apparents. ( pour ma part un germe sur 5 ou 6 grains est la bonne cuisson ) Les retirer alors du feu et les passer sous l'eau froide afin d'arrêter la cuisson et les raffermir. L'eschage se fera sur un hameçon n° 18 , 20 maximum). II faut noter que lorsque les poissons sont chipoteurs, l'utilisation de la graine décortiquée ou à demi décortiquée permet souvent de tirer son épingle du jeu.

UN BON TRUC : Ne jetez pas le jus de cuisson de votre chènevis: il remplacera très avantageusement l'eau du robinet pour le mouillage de votre amorce, il en sera de même pour l'eau de cuisson de votre blé et de votre maïs ( s'il vous ne reste)


Le blé :

cette graine, très appréciée des cyprinidés en été, constitue l'esche à surprise par excellence car tanches et carpes s'y intéressent autant que les gardons.

Le blé, graine assez dure, doit être trempé pendant 24 à 48 heures avant cuisson. Cette dernière se fera à feu doux dans beaucoup d'eau car les grains doublent de volume. La cuisson est atteinte lorsque les graines commencent à éclater , laissant apparaître la pulpe, les passer sous l'eau froide afin de les raffermir

Le maïs :

esche traditionnelle pour la carpe, la graine de maïs convient également très bien pour les autres gros cyprinidés , brèmes, tanches et barbeaux, mais également pour les gardons ou les vandoises lorsqu'elle est utilisée crue (sur hameçon n° 14 ou 16 ) avec des grains n'ayant pas atteint leur maturité (le fameux "maïs de lait").

Pour les graines natures, la cuisson , trempage préliminaire devront être sensiblement plus longs que pour le blé (hameçon n° 12 ou 14).

Pour l'amorçage avec ces 3 graines, elles peuvent être incorporées aux boulettes d'amorce ou seulement lancées sur le coup à la volée et en amont de celui-ci si vous êtes en rivière avec du courant.

Le pain :

alors que la chapelure entre dans la composition de nombreuses amorces paradoxalement le pain est assez peu utilisé comme esche, ce qui est une erreur car nombreux poissons l'apprécient, en particulier la brême, le gardon, le rotengle et le carpeau. On peut avoir recours soit au pain frais à la mie élastique, soit au pain "spécial pêche", genre pain "Chaillou". Des parcelles sont prélevées, puis piquées telles quelles sur l'hameçon (en aucun cas roulées en boulettes), la taille de l'hameçon dépendant bien sûr de la taille des poissons recherchés et de celle des morceaux de pain offerts.

POUR RÉDUIRE LE TEMPS DE CUISSON DES GRAINES

Pour le blé, le maïs, les fèves, etc., trois solutions sont envisageables

• L'autocuiseur : le temps est divisé par deux ou trois, mais on ne peut pas surveiller l'évolution de cette cuisson.

• La bouteille thermos (pour le blé seulement): remplir la bouteille d'un bon tiers de graines (mais pas plus!) et compléter le remplissage avec de l'eau bouillante. Fermer hermétiquement et le lendemain le blé sera parfaite. ment cuit et gonflé.

Après trempage dans un récipient quelconque, mettre sur le feu et porter à ébullition, puis couvrir et laisser refroidir plusieurs heures. Répéter l'opération deux ou trois fois en rajoutant éventuellement de l'eau. Les graines seront cuites et auront magnifiquement gonflé sans que l'on ait été astreint à la surveillance d'une cuisson toujours longue.

- Pour le chènevis , après trempage dans un récipient quelconque, mettre cuire à feu doux, couvrir et surveiller l'éclosion des germes jusqu'à ce que vous aperceviez un germe sorti sur 5 ou 6 graines, passez le tout a j'eau froide pour arrêter la cuisson et raffermir les germes. N'oubliez pas de conserver l'eau de cuisson pour mouiller votre amorce.


La pâte alimentaire

bien employée, la pâte à base de farine s'avère une esche exceptionnelle pour le gardon et le rotengle à fond ou entre deux eaux et pour l'ablette en surface. Il existe des dizaines de recettes plus ou moins compliquées, mais là encore la simplicité est "payante". En voici un exemple. Dans un bol, verser une grosse cuillerée à soupe de farine, un jaune d'oeuf et une cuillerée à café d'eau ( une cuillerée ou deux de pastis donnera un goût anisé ). Remuer énergiquement jusqu'à l'obtention dune pâte à la consistance de chewing-gum. Un moyen très simple pour s'assurer de cette consistance : prendre la boule de pâte dans la cuiller et la verser au dessus du bol, la pâte ne doit tomber que très lentement. Si elle tombe trop vite, il faut rajouter un peu de farine ; dans le cas contraire, quelques gouttes d'eau.

Pour escher, il est commode d'enrouler un peu de pâte sur un petit bout de bois (une allumette par exemple), lequel servira ensuite à escher l'hameçon lui même par enroulement autour de la courbure.

Il existe bien d'autres esches utilisables pour la pêche au coup (larves aquatiques, fourmi ailée, sang, fruits, fève, lupin, petit pois, nouille, lard, mousse de barrage etc.), sans oublier le fameux Mystic, pâte synthétique dont il est toujours bon d'avoir deux ou trois tubes de couleurs différentes dans la musette, mais avec celles que nous venons de citer, on peut pêcher et réussir pratiquement partout et avec tous les poissons.

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LE CHOIX D'UN COUP

Ce choix ne doit jamais se faire au hasard. Si l'on ambitionne de s'attaquer à des espèces de poissons bien définies ( comme tout pêcheur qui se respecte ), on recherchera des secteurs correspondant aux biotopes habituels de ces poissons; si l'on désire simplement pêcher le "tout venant", on s'évitera bien des déconvenues en respectant quelques principes simples mais parfois oubliés. En règle générale, les secteurs les plus favorables sont les suivants.

En plan d'eau

- Les zones de profondeur moyenne,

- La proximité des herbiers de pleine eau qui offrent à la fois le couvert et la nourriture aux poissons,

- Les fonds solides et propres sur lesquels l'amorce restera longtemps attractive, contrairement à ce qui se passe sur des fonds vaseux,

- les fonds relativement plats, en évitant les fortes pentes sur lesquelles les boules d'amorce peuvent rouler vers le large.

En canal

- le pied de la rive, la "cassure" que forment la pente de bordure et le fond plat du canal,

- les "gares d'eau" et tous les élargissements qui constituent généralement des points très favorables pour le beau poisson,

- la proximité des bancs de nénuphars et des herbiers de bordure.

En rivière

une coulée bien régulière, propre et de fondeur moyenne,

un fond plat ou, mieux, remontant lentement vers l'aval, et non l'inverse,

La présence d'un herbier, d'un buisson ,branches baignantes, de bois noyés... et

Certaines de ces caractéristiques ne sont pas perceptibles par le pêcheur et seul un sondage minutieux permet de "visualiser" le fond. Un bon sondage se fait en déposant doucement la ligne équipée de la sonde et non en la lançant afin qu'elle descende bien verticalement. Le flotteur est alors réglé pour,dépasser légèrement de la surface et le sondage reprend en "tâtant" lentement, centimètre après centimètre, sur toute la surface de la coulée.

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3-  L' AMORCE ET L' AMORÇAGE

L'amorçage consiste à lancer à l'endroit où l'on désire pêcher une certaine quantité de produits plus ou moins nutritifs dans le but de rassembler le maximum de poissons pendant le temps de la partie de pêche et de créer une compétition alimentaire entre eux. Sous cette définition assez sommaire se cachent en fait bien des complexités et des subtilités.
L'amorçage est une opération très importante dont dépend pour l' essentiel le résultat de la partie de pêche. La quantité d'amorce, la taille des boules, leur compacité... autant d'éléments qui sont à déterminer en fonction de paramètres aussi divers que la densité de poisson présent sur le parcours, la force du courant, la profondeur du coup. Après le mouillage et un bon malaxage, le mélange de farines est tamisé pour l'aérer et éliminer les grumeaux, ce qui permet d'obtenir une amorce bien homogène

Rappelons quelques principes et règles toutes simples mais très utiles.

• Une amorce doit être adaptée aux poissons recherchés : les grosses brèmes ne s'amorcent pas comme les petits poissons de friture. C'est bien sûr grâce à un choix judicieux des composants de cette amorce qu'on y parvient.

• Elle doit être adaptée au niveau ou se trouvent les poissons et où il convie les pêcher : à proximité de la surface, entre deux eaux ou sur le fond. Pour cela, il faut tenir compte des caractéristiques physiques des divers composants (produits dispersants ou collants, légers ou lourds), savoir utiliser à bon escient les différentes terres (terres sablonneuses, neutres ou argileuses) et mouiller convenablement l'amorce pour obtenir soit des boules très compactes (fond + courant), soit des boulettes se désagrégeant plus ou moins rapidement (surface et/ou eau calme).

• Une amorce n'est pas nécessairement plus efficace lorsqu'elle comporte de nombreux produits, au contraire! En principe, trois ou quatre bien choisis sont amplement suffisants ; on leur ajoutera éventuellement une part des esches utilisées et de la terre.

• Elle doit attirer les poissons mais ne pas les gaver. Cette notion est peut être la plus difficile à mettre en application ; elle dépend, entre autres, de la densité des poissons, de leur appétence, du courant, de la nature des fonds...

• Lorsque c'est possible, mieux vaut harmoniser la couleur de l'amorce avec celle du fond de la rivière ou du plan d'eau ; il faut éviter en particulier les amorces claires sur fonds sombres.

Toujours se souvenir qu'en matière d'amorce le produit miracle n'existe pas.

II est tout à fait envisageable de n'amorcer qu'à l'aide des seuls appâts utilisés pour escher la ligne. Mais pour concentrer ces appâts et faciliter leur descente sur le fond on peut employer une poudre collante, telle que l'Astucol par exemple, pour réaliser des boulettes qui se désagrégeront progressivement dans l'eau.

• Enfin, l'efficacité d'un amorçage dépend autant, sinon plus, de l'utilisation de l'amorce que de sa composition : mouillage, façon de réaliser les boules, précision de cet amorçage, manière de le lancer sur le coup...


Parmi les nombreuses formes d'amorçage, on en reconnaît quatre rincipales

L'amorçage d'accoutumance :

il consiste à lancer régulièrement sur le coup, plusieurs jours durant, une certaine quantité d'esches (chènevis, blé, asticot, maïs...) ou d'amorce. Il s'agit d'un amorçage à l'efficacité redoutable, mais qui suppose d'habiter à proximité des lieux de pêche.

L'amorçage lourd en début de partie de pêche :

on le réalise à l'aide de grosses boules d'amorce bien compactes qui ne se déliteront que très lentement. Il n'est pas toujours facile à bien doser, car il réclame une bonne connaissance du lieu de pêche et des populations de poissons.

L'amorçage de rappel ou d'excitation :

Il consiste à lancer de l'amorce ou des esches pures en petites quantités, mais souvent pendant toute la durée de la partie de pêche. Selon les résultats, il est facile de le modifier soit en augmentant les doses et la cadence, ou au contraire en les diminuant et en ralentissant cette cadence.

L'amorçage mixte :

C' est une combinaison des deux précédents.

Deux conseils, enfin, pour en terminer avec ce problème de l'amorce.

Le mouillage : il s'agit d' une opération importante et souvent trop négligée. Lorsque c'est possible, la réaliser une ou deux heures avant la partie de pêche, voire la veille au soir, afin que les ingrédients, le pain en particulier, aient le temps de s'imprégner uniformément et de gonfler. L'eau sera incorporée petit à petit à l'amorce qui doit être brassée largement les deux mains et bien aérée.

Le fouillis : ce mot désigne les larves de moustiques, larves qui ressemblent beaucoup à des mini vers de vase. On le récolte en tamisant la couche supérieure de la vase de certains rus , fossés pollués ou de certains bassins de décantation, tous jalousement gardés secrets par ceux qui les ont découverts ! Même si (opération n'est guère agréable et réclame un matériel adapté (cuissards, tamis à mailles de 1 mm, épuisette racloir...) et si le fouillis est un produit difficile à conserver, il reste activement recherché car, incorporé à l' amorce et à raison d'environ une part de fouillis pour sept d'amorce), il en décuple son attrait. A tel point d'ailleurs que les pêcheurs de compétition considèrent que, sans fouillis, il n'est pas de bon classement possible dans un concours où les autres compétiteurs l'utilisent !

Cela dit, si le fouillis impose sa dictature dans le domaine de la compétition, on peut très bien s'en passer pour une simple partie de pêche et réaliser néanmoins de très belles bourriches.

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RECETTES D' AMORCES AYANT FAIT LEURS PREUVES

AMORCES DE FOND

Gardons dominants

3 parts de chapelure de pain, 3 parts de chènevis moulu cuit, 1 part de gaude, plus éventuellement un peu de terre neutre et une part de l'esche utilisée ou de fouillis.


Brèmes dominantes

3 parts de grosse chapelure de pain, 2 parts de grosse semoule de maïs cuite, l part de pomme de terre en purée (ou en flocons), 1 part d'arachide grasse, plus éventuellement un peu de terre neutre et une part de l'esche utilisée ou de fouillis.

Ces compositions sont données pour eau calme; en eau courante, il convient d'augmenter nettement les volumes de terre (jusqu'à 50 ou 60 %) afin que les boules soient bien compactes et ne se désagrègent pas trop vite.

AMORCES DE SURFACE

De couleur blanchâtre et à mouiller en "soupe"

2 parts de chapelure de biscotte, 2 parts de farine de maïs, 1 part de farine de riz, 1 part de lait en poudre, éventuellement une demi part de fouillis.

De couleur jaunâtre à mouiller très légèrement

2 parts de biscuits écrasés, 2 parts de semoule fine de maïs, 1 part de chènevis moulu fin, éventuellement une demi part de fouillis.

Incorporé à l'amorce, le fouillis en décuple le pouvoir attractif.

A défaut de fouillis parfois difficile à trouver, des petits asticots rouges sont également excellents.

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Date de création : 10/03/2014 00:02
Catégorie : Pêche en Alsace -
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